L'avis de la SSHF : Nous n'avons aucun avis sur ce pastiche, car nous ne l'avons pas encore lu. Comme le déclare David Verdier (ancien membre de la SSHF), "il y a des choses très décalées dans cette collection" (Le Cercle de Sherlock Holmes). Les autres titres que nous avons pu lire, ne nous ont pas plu car les auteurs y démontrent leur inculture de l'univers holmésien qu'ils exploitent sans vergogne. C'est triste et décevant. Sherlock Holmes et "nos régions" ne méritent pas cela. Il eut mieux valu pour ces auteurs laisser Holmes et Watson à Baker Street et créer de nouveaux enquêteurs pour ces aventures "régionales". Un conseil élémentaire que l'éditeur, s'il avait une ligne éditoriale holmésienne sérieuse, aurait dû donner à ces auteurs qui se prennent pour Conan Doyle. Mais Sherlock Holmes est vendeur. Oui, le bon "Sherlock Holmes". Le mauvais nuit à tous ceux qui prennent la plume pour ajouter une aventure au Canon, comme David Verdier aujourd'hui, qui part avec un boulet accroché par ses confrères de La Geste. Croisons les doigts pour que ses "Mystères du Berry" soient plus canoniques et agréables à lire. Quoi qu'il en soit, la SSHF vous invite à vous faire votre opinion et elle naîtra d'une lecture. Alors lisez et revenez ici pour donner votre avis. Nous ne manquerons pas de le faire nous-mêmes dès que nous aurons pris connaissance de ce roman.
Article paru dans Le Berry Républicain (lien ici).
Sherlock Holmes enquête dans le Berry
sous la plume de David Verdier
Et si Sherlock Holmes s’était un jour retrouvé dans le Berry ? Et si des crimes mystérieux avaient alors été commis ? Et si le détective imaginé par Sir Arthur Conan Doyle avait décidé de mener l’enquête ? C’est à lire dans Sherlock Holmes et les Mystères du Berry, de David Verdier.
En ce mois de novembre 1886, entre la brume qui flotte au-dessus des étangs de Brenne et la mort qui rode sous l’apparence d’une créature diabolique, terrifiant le pays, on se croirait dans le Chien des Baskerville. Dès les premières pages du roman de David Verdier, c’est une petite musique familière, la petite musique des Sherlock Holmes de Conan Doyle qu’on retrouve. Il n’y a plus qu’à s’installer confortablement et à plonger dans l’histoire.
"J’ai voulu faire un travail très respectueux de celui de Conan Doyle. Je me suis vraiment calé sur sa méthode. J’ai même poussé jusqu’à trouver un trou dans la biographie de Sherlock Holmes pour y glisser cette enquête dans le Berry." DAVID VERDIER
Le récit, assez court, se compose de quinze chapitres qui portent chacun un titre et une illustration. Il est rédigé, bien sûr, de la main du docteur Watson. Les clins d’oeil sont nombreux, mais ne gênent pas la lecture pour les non initiés. L’affaire, quant à elle, qui commence très classiquement au 221B Baker Street, à Londres, "reprend la trame du Chien des Baskerville, qui a été ma porte d’entrée sur Sherlock Holmes et le roman policier".
D’où la créature terrifiante qui trouble les nuits des braves gens et, bien sûr, la Brenne avec ses forêts et ses étangs, décor parfait pour le mystère. Sans oublier les fausses pistes, les déductions et les chausse-trapes. Longtemps, avoue David Verdier, il a adoré le Chien des Baskerville, découvert très jeune, tout en ignorant le reste de l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle. "Je n’adhérais pas au personnage. Et puis, je m’y suis remis dans les années 2006-2007 et là, j’ai redécouvert Conan Doyle et j’ai bouffé tout le canon, c’est-à-dire les cinquante-six nouvelles et quatre romans qu’il a écrits. Sherlock ne m’a jamais quitté depuis."
Du roman, celui qui était devenu un inconditionnel a nourri sa passion pour le personnage à la télé et au cinéma. Il a adhéré à la Société Sherlock Holmes de France et a rédigé une première nouvelle, "assez longue, il y a quelques années. À l’époque, j’étais sur des histoires de chambres closes, comme le Mystère de la Chambre Jaune (de Gaston Leroux, Ndlr). C’était une enquête de ce genre. Je n’ai jamais cherché à la publier. Je me disais, qui va me prendre un Sherlock ?"
La réponse est venue quelques années plus tard, de La Geste, maison d’édition pour laquelle David Verdier travaille depuis 2019 sur des scénarios de bandes dessinées. Et qui a lancé une collection intitulée Le Cercle de Sherlock Holmes, série de romans policiers ayant le célèbre détective pour héros. On le retrouve ainsi en Limousin, en Anjou, en Vendée… Et même dans la Vallée noire, sous la plume de Jean-Noël Deletang.
"Il y a des choses très décalées dans cette collection, souligne David Verdier. En ce qui me concerne, quand Romain Naudin m’a proposé d’en écrire un et m’a donné la 'Bible' à respecter, j’ai décidé d’être vraiment dans la ligne de Conan Doyle." Son prochain roman policier se passera aussi dans le Berry - "j’ai constaté que les lecteurs aiment les histoires qui se passent dans le coin !" - et, bonne nouvelle pour les fans, il signera le retour de Paul Kestevan. "Le Crépuscule des Assassins, sorti en 2016, bouclait la série… Mais l’envie de faire revenir le personnage m’est venue l’an dernier. J’en ai parlé à Gilles Boizeau, de La Bouinotte et il devrait le sortir à la fin de l’année."
Martine Pesez
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