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Lisez le numéro spécial du journal SSHF pour la sortie de la BD "Dans la tête de Sherlock Holmes"

Dernière mise à jour : il y a 19 heures


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Découvrez le numéro spécial du bulletin d'information de la SSHF. Un Ironmonger Directory de 16 pages consacrées au tome 3 de la BD Dans la tête de Sherlock Holmes en librairie vendredi 5 décembre.


Au sommaire :

2 - Dans la tête de Sherlock Holmes - C’est malin, c’est holmésien ! par Léandre Helbecque

4 - Portrait SHinois de Cyril Liéron et de Benoît Dahan.

6 - Si le tome 3 n’est pas canonique, ce cher loch est canon ! par Thierry Saint-Joanis

8 - Un nouveau tome pour le célèbre duo !

9 - Sherlock Holmes en Ecosse

10 - Interview de Cyril Liéron et de Benoît Dahan

11 à 15 - Extraits de la BD

16 - Exposition d'originaux chez Art Maniak à Paris, du 11 au 24 décembre.



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Si le tome 3 n'est pas canonique, 

ce cher loch est canon !

par Thierry Saint-Joanis


Astucieux, surprenant, ludique : j’aime le tome 3 de la BD Dans la tête de Sherlock Holmes. Cette enquête, menée par un Holmes en Écosse, se déploie dans une mise en scène graphique inédite qui transforme le livre en véritable objet interactif. Impossible de lire cet album sans le coller sur une vitre, le passer devant une lampe, le retourner dans tous les sens, plier des pages… C’est même indispensable : sans ces manipulations, les indices les plus subtils vous échapperont. On se croirait dans une pièce d’escape game. Ici, le récit ne peut avancer sans vous. Et même quand Holmes ne vous demande pas explicitement de tortiller le bouquin, vous le ferez instinctivement, à la recherche du fil rouge et — particularité savoureuse de ce troisième tome — de ce petit train qui circule de case en case. Les auteurs guident l’ordre de lecture, mais très vite, on se persuade que d’autres indices, plus discrets encore, se cachent sous nos yeux. Peut-être même la solution, en attente du final promis dans le quatrième opus. Gageons que d’ici là, ce tome 3 aura été mis en pièces par les lecteurs les plus acharnés, aussi usé qu’un volume des énigmes de la Chouette d’or. Quel bel objet, vraiment. C’est magique.

Et l’histoire ? C’est un pastiche, puisqu’il ne s’agit pas d’une adaptation d’un texte de Sir Arthur Conan Doyle. Est-il fidèle au Canon ? Pas du tout. Mais peu importe : l’esprit, lui, est intact, porté par une inventivité qui prolonge le plaisir de suivre une bonne enquête menée par Sherlock Holmes.


Il prend cher, Watson !

Pour nourrir cette subtile parodie, les auteurs prennent des libertés assumées avec la matière première. La plus manifeste, celle qui saute aux yeux de l’holmésien, concerne Watson. Ici, il n’est plus le narrateur — d’ailleurs personne ne l’est vraiment. Nous observons l’enquête comme des voyeurs privilégiés, directement branchés sur l’esprit de Holmes. Dès lors, le fidèle compagnon, le conteur des exploits, celui sans qui nous n’aurions que quelques brèves dans la presse, semble étrangement absent, même s’il apparaît à chaque page. Dans les textes de Conan Doyle, Watson n’a qu’un défaut : il n’est pas aussi brillant que Holmes. Dans la BD de Liéron et Dahan, il devient le maillon faible, le boulet que le détective traîne à la cheville — un traitement que l’on retrouvait déjà dans Baker Street de Barral et Veys, héritier des caricatures des films américains des années 1940 où Nigel Bruce servait de faire-valoir grotesque à Basil Rathbone. Le Watson de Liéron et Dahan n’a jamais mis les pieds dans le Canon ; il est né sur les planches et les écrans, et a laissé un souvenir indélébile : celui du parasite de l’enquête.

Page 29, Holmes pense, au grand dam des watsoniens : « Ignorer Watson & autres nuisances. » Page 39, alors que le bon docteur exprime sa stupeur, le détective assène : « Bouche bée : normal pour Watson. » Et page 48, quand Holmes lui laisse l’occasion d’exposer son hypothèse, c’est pour mieux en souligner la faiblesse (le ridicule ?) avant de la trancher d’un coup sec de « massicot à superflu ». Une nuance m’échappe peut-être, car ce Watson-là ne ressemble en rien à celui incarné par David Burke, si fidèle au Canon dans la série britannique avec Jeremy Brett. C’est pourtant, d’après leur portrait SHinois (à lire pages 4 et 5 du bulletin), l’interprète préféré des deux auteurs.

Face à ce personnage qui aurait presque sa place à la Table ronde du roi Astier (sympathique, attachant, mais pas très futé), Holmes, dans la BD, est-il celui de Conan Doyle ? Eh bien… non plus. Les auteurs l’assument : graphiquement, c’est Peter Cushing. C’est le Holmes du Chien des Baskerville version Hammer qui arpente les pages de l’album. Une nouvelle preuve du tort immense causé au Canon par ce roman qui, selon moi, n’aurait jamais dû en faire partie. L’adaptation Hammer, rappelons-le, n’est pas un « film de Sherlock Holmes » : c’est un film d’horreur où la star à l’affiche est un chien surgissant des enfers. La première partie du Cauchemar du Loch Leathan flirte d’ailleurs avec cette atmosphère gothique. Mais il faudra attendre la fin pour mesurer l’importance d’une créature maléfique à quatre... jambes, dans le drame d’Armishader. Maudit soit le feuilleton !


L'eusses-tu cru ?

Scottish Maxima

Grande absente de ce tome 3, la cité londonienne, terrain de chasse indissociable de Sherlock Holmes, est remplacée par la campagne écossaise où le Holmes de Conan Doyle n’a jamais mis les pieds pour enquêter si l’on en croit Watson. Ce théâtre est donc inédit pour l’holmésien, même s’il a pu le voir au cinéma, par exemple, avec La Vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder. Mais si vous creusez autour du Canon, vous trouverez un récit de Conan Doyle qui vous amène en Ecosse, entre l’île de Skye et celles des Hébrides extérieures. Il s’agit de The Fate of the Evangeline, publié en 1885, soit deux ans avant A Study in Scarlet, la première aventure de Sherlock Holmes. Bien entendu, Holmes ne figure pas dans ce texte antérieur à sa « naissance », mais on peut déjà y lire sa maxime la plus fameuse (« Eliminate the impossible, whatever remains, however improbable, must be the truth. ») qu’il exprime dans The Sign of Four. Mais Conan Doyle en attribue, ici et à tort, la paternité au Dupin d’Edgar Allan Poe. Sacrilège !



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